samedi 10 décembre 2011

spleen celadon


C'est violent, ultra violent: une déchirure, un craquement, un morceau de la banquise se détache et tombe dans un gouffre sans fond. 
J'étais un tout, j'étais la Terre.  
L'absence si lourde, si pesante me glace, m'endors et  me lamine. Tout mon moi s'est gelé de l'intérieur.
Un ras de marée de vide noir de suie est entré sous ma peau, dans ma tête et a tout ravagé.  Reflexe mammifère, instinctivement louve je me relève en bon petit soldat de la vie et  me battre pour ne laisser aucune chance à cette  absurdité qui a tout anéanti de mes entrailles à mon cerveau . 
Marcher sans but dans la nuit, faire passer le temps sur cette douleur immense, cette souffrance. Danser pour évacuer la rage, danser, exorciser la douleur, danser à se tremper, danser, que chaque perle de sueur emmène avec elle un peu de cet acide qui me ronge. Danser sans faire attention aux regards jetés intrigués sur cette folle qui se déchaîne. C'est physique, comme une addiction médicamenteuse; le manque, la souffrance qu'il génère dans mon esprit et dans mon corps . Oui ça me rend folle, mille lames de rasoirs ont tailladé mon intérieur gelé et je les fais sortir en transe dans ma danse. Nuée de fumée, vapeurs de goudron, gris d'asphalte, ciel bistre, spleen gris de payne, je perds mes couleurs et mes nuances où es-tu mon autre moi qui faisait vibrer ma vie vermillon?

2 commentaires:

Run a dit…

Gris de Payne...
Dur
Beau
Bises

natali a dit…

merci Run