Le rythme est pris, le mois sacré bat son plein et c'est une situation toujours aussi étrange. Je vis ici, au milieu de mes amis, de mes

voisins, dans cette ville qui fourmille et j'ai toujours l'impression de flotter dans une autre

dimension, un univers
parallèle. Tout fonctionne, tous vivent au même rythme... pas moi, je me sens loin de mes racines, très loin.
Vers la fin de l'après midi les maisons se remplissent de familles, d'amis réunis autour d'une même table garnie aux douces senteurs épicées , tous réunis autour d'une même faim , d'une même conviction, d'une même foi.
Un sentiment de solitude profond arrive avec chaque
f'tour, mais suis-je donc une martienne pour ne pas ressentir cela? Non je suis juste étrangère, comme l'autre moi de l'autre côté de la
méditerranée quand arrive la fête de Noël.
Afin me guérir de ce sentiment martien je vais noter, gribouiller, archiver, dessiner, ce mois sacré. Le jeûne, le manque, la béatitude des regards en fin d'après midi
quand le soleil décline sur l'horizon.